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Des mots à Cœur ouvert

Pourquoi l’association AL ADAWIYYA a vu le jour ?

France, dans un petit village, le 13 juillet 2023

As salam alaykum wa rahmatuLah wa barakatuh,

Pour commencer, je suis sûre que vous vous posez certainement la question suivante : “Quel est l’intérêt d’un projet qui ne cherche ni à faire de profit, ni à gagner en notoriété ?”.

C’est simple, il est le résultat d’un vide spirituel. J’étais, et je suis toujours une jeune femme musulmane en quête de spiritualité, à la recherche du bonheur que certains appellent “la quiétude du cœur”. La plus grande question sera certainement : “Comment y accéder ?”. Est-ce une question philosophique ? Non, absolument pas. C’est seulement le combat d’une vie pour le musulman sincère. Ainsi, c’est avec cette base que le projet a commencé à prendre forme, puisqu’il a tout d’abord servi à répondre à mes propres besoins.

Il y a une quinzaine d’années, au sein de la sphère francophone, les sciences religieuses n’étaient pas aussi accessibles qu’à ce jour. Les instituts en ligne n’existaient presque pas. L’enseignement que l’on pouvait trouver dans les mosquées ou sur nos chers réseaux sociaux était orienté idéologiquement. D’ailleurs, si aujourd’hui il paraît normal de s’affilier à telle ou telle école de jurisprudence afin d’y parfaire sa pratique et augmenter ses connaissances, rares étaient ceux qui prônaient le suivi d’un de nos quatre pieux prédécesseurs que nous connaissons tous aujourd’hui. Eh oui… Forcée de constater qu’il y a encore quelques années en arrière, beaucoup n’étaient pas en adéquation complète avec ce que l’on appelle “le sunnisme authentique”. Mais bon, pas de panique, c’est de l’histoire ancienne (ou presque) !

Le projet Al Adawiyya en particulier est le fruit particulier d’un long questionnement et d’une réflexion personnelle. Dans un premier temps, j’avais pensé le projet en m’inspirant de la figure emblématique qu’est Fatima Al Fihriya. Ses actions nobles et utiles à la communauté jusqu’à nos jours m’avaient conquise. Je m’étais alors demandée : “Pourquoi pas moi ? Pourquoi pas nous, ensemble ?”. J’avais ce besoin ardent d’être utile à ma communauté et d’entretenir cet héritage Mohammadien ! Ainsi, la première partie de ce projet fut d’unifier les femmes et favoriser la sororité entre elles. Puis, dans un second temps, l’objectif était de revenir à une compréhension plus saine du patrimoine religieux. Très sincèrement, je pense que ces premiers objectifs ont en grande partie été atteints. Mais, aujourd’hui, j’aspire à bien plus puisque ce “vide spirituel” que j’ai pu ressentir est toujours bien présent. Et, surtout, je réalise que je ne suis pas allée au bout de toutes mes idées ! A travers le projet qu’a été Al Fihriya, j’ai vécu des expériences positives comme négatives, aussi surprenant que cela puisse être. Cependant, derrière chaque épreuve, par la grâce d’Allah ﷻ, j’ai pu en tirer des leçons et des sagesses.

Les sciences religieuses sont nombreuses, mais une des plus importantes est malheureusement très délaissée par les gens de la masse : “la spiritualité”. En effet, nombreux seront ceux qui ne comprendront certainement pas mes propos. Pourtant, cet aspect la de la religion est indispensable à notre quotidien. Je dirai même plus, elle est cette petite lumière qui illumine le cœur des croyants. Son délaissement est la cause de la dureté du cœur. De nombreux problèmes peuvent en découler et mener à des situations dramatiques chez le musulman, comme par exemple : “le délaissement de la religion du fait qu’elle devient une contrainte”. Cette science, le Prophète Muhammad ﷺ l’avait enseignée à travers le combat contre l’égo, la maîtrise de soi, le bon comportement, le bon soupçon, les bonnes fréquentations ou même encore l’amour entre frère et sœurs en Allah ﷻ. Je suis consciente que mon mal être touche beaucoup d’entre nous (et peut être même toi qui me lis actuellement), et mon constat est le suivant : “ce sentiment est simplement lié à un raisonnement biaisé des choses et une pratique incomplète”. Je l’ai compris lorsque j’ai découvert ce “trésor caché” de notre belle religion. Je n’oublierai jamais ce jour où j’ai senti mon cœur vivre à nouveau. Par la suite, mon expérience m’a donné l’opportunité de côtoyer les biens aimés ﷻ. Vous savez, ceux qui l’invoquent abondamment ! Par ailleurs, quand je vois ces gens, je ne peux m’empêcher de penser à ce verset :

وَاصْبِرْ نَفْسَكَ مَعَ الَّذِينَ يَدْعُونَ رَبَّهُم بِالْغَدَوٰةِ وَالْعَشِىِّ يُرِيدُونَ وَجْههۥ ۖ وَلَا تَعْدُ عَيْنَاكَ عَنْهُمْ تُرِيدُ زِينَةَ الْحَيَوٰةِ الدُّنْيَا ۖ وَلَا تُطِعْ مَنْ أَغْفَلْنَا قَلْبَهُۥ عَن ذِكْرِنَا وَاتَّبَعَ هَوَىٰه وَكَانَ أَمْرُهُۥ فُرُطًا

Fais preuve de patience [en restant] avec ceux qui invoquent leur Seigneur matin et soir, désirant Sa Face. Et que tes yeux ne se détachent point d’eux, en cherchant (le faux) brillant de la vie sur terre. Et n’obéis pas à celui dont Nous avons rendu le cœur inattentif à Notre Rappel, qui poursuit sa passion et dont le comportement est outrancier.

Sourate Al-Kahf – Verset 28

Par leur cause, j’ai pu apprendre et mettre en pratique les enseignements de certains d’entre eux, connaisseurs de la spiritualité islamique. J’y ai même découvert des grands savants de l’Islam tels qu’Abu Hamid Al Ghazali ou encore notre chère Rabia Al Adawiyya, pour ne citer qu’eux.

Vous savez, le cœur a besoin d’être purifié constamment au même titre que nos intentions. Il a besoin d’être entretenu par la nourriture saine et l’activité physique, tout comme il a besoin de son médicament spirituel qu’est le dhikr. D’ailleurs, il n’y a pas bien longtemps, je lisais un ouvrage de l’autrice anglophone Yasmin Mogahed (qu’Allah ﷻ la préserve de tout mal et l’augmente en science). Elle évoquait dans un chapitre nommé “Vider le récipient” : “Avant de pouvoir remplir tout récipient, vous devez d’abord le vider. Le cœur est un récipient comme les autres. Et comme pour tout récipient, le cœur, lui aussi doit être vidé avant d’être à nouveau rempli. Nous ne pourrons jamais espérer remplir notre cœur de Dieu, tant qu’il sera rempli d’autres choses que Lui. Exalté soit-il.” Vider son cœur ne signifie aucunement de pas aimer… Magnifique !

De ce fait, en m’armant de patience, j’ai cherché pendant longtemps ces assemblées de femmes qui invoquent leur Seigneur, ne recherchant que sa satisfaction et son amour. Cette pratique, vous l’aurez compris, n’est rien d’autre que le remède des cœurs malades. Et vous savez ? J’ai fini par trouver. Cependant, la distance fût un frein pour une union régulière. C’est par ces causes et la continuité d’un travail acharné de plusieurs bénévoles (et je leur en suis si reconnaissante, qu’Allah ﷻ les récompense éternellement) que le noble projet Al Adawiyya a vu le jour ! Un projet qui a pour but de rassembler les femmes qui aspirent à bien plus qu’être de passage dans ce bas monde. Cet espace leur est dédié afin qu’elles puissent s’entraider à cheminer, se soutenir et apprendre les unes des autres. J’ai pu en voir les fruits et c’est pourquoi, aujourd’hui, je suis fière de vous en parler. Cet espace de vie nous a permis d’apprendre à nous aimer, du virtuel au réel. J’y ai vu grandir mes petites sœurs. J’y ai rencontré des vraies perles aux paroles pures et sincères, nous faisant alors réfléchir de par leur éloquence à notre mission ici-bas. Avec la permission d’Allah ﷻ, nous avons été toutes ensemble à l’initiative de projets de construction de puits pour les nécessiteux, de levées de fonds afin de soulager ceux qui en avaient besoin, et bien d’autres choses. Mais, l’une des actions les plus importantes à mes yeux est la mahaba (amour) qui s’est créée entre nous ! De jour en jour, cette petite communauté n’a fait que grandir. Nous nous sommes soutenues dans les moments difficiles et félicitées dans les moments les plus beaux. Je remercie chaque jour Allah ﷻ de m’avoir offert cette seconde famille, qui m’aide chaque seconde à partir à sa rencontre : le voyage de toute ma vie.

Pour finir, je ne souhaite qu’une seule chose : “être comptée avec mes sœurs, parmi la catégorie des personnes vertueuses qui se verront attribuer leurs propres chaires de lumière” ! Cette catégorie méritera cette récompense pour avoir maintenu des liens vertueux et affectueux envers leurs frères et sœurs en Islam, au nom d’Allah ﷻ. Selon notre Prophète bien aimé, ﷺ, cette catégorie ainsi que deux autres, seront préservées de l’épreuve du Jour de la Résurrection en étant totalement dispensées de rendre des comptes sur leurs œuvres. En effet, pendant que le reste de l’humanité sera jugée et évaluée par notre Seigneur ﷻ, les membres de ces catégories se reposeront sur une dune de musc, reclus dans cet environnement agréable et parfumé. Gloire à Allah ﷻ. Allah ﷻ est grand. Arrivez vous à imaginer cette scène ? Qu’Allah ﷻ nous compte parmi ces catégories de personnes !

Comprenez donc à travers cette lettre que je rends publique, que l’âme du projet Al Adawiyya repose sur le verset 28 de la sourate Al Kahf (18), mais aussi sur le hadith qui est le suivant :

عن أبي هريرة رضي الله عنه قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم : «إنَّ اللهَ قال: مَن عادى لي وليًّا فقد آذنتُه بالحرب، وما تقرَّب إليَّ عبدي بشيء أحب إليَّ مما افترضتُ عليه، وما يزال عبدي يتقرَّب إليَّ بالنوافل حتى أحبَّه، فإذا أحببتُه: كنتُ سمعَه الذي يسمع به، وبصرَه الذي يُبصر به، ويدَه التي يبطش بها، ورجلَه التي يمشي بها، وإن سألني لأعطينَّه، ولئن استعاذني لأُعيذنَّه، وما تردَّدتُ عن شيء أنا فاعلُه تردُّدي عن نفس المؤمن، يكره الموتَ وأنا أكره مساءتَه».

Abû Hurayrah (qu’Allah l’agrée) relate que le Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut) a dit : « Allah a dit : ” Celui qui s’en prend à l’un de Mes alliés, Je lui déclare la guerre ! Mon serviteur ne s’approche pas de Moi par une chose que j’aime plus que lorsqu’il accomplit ce que lui ai imposé ; et Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi au moyen des œuvres surérogatoires, jusqu’à ce que Je l’aime. Et lorsque Je l’aime, Je suis l’ouïe par laquelle il entend, la vue par laquelle il voit, la main par laquelle il prend et le pied par lequel il marche. S’il Me demande quelque chose, Je le lui donne et s’il cherche refuge auprès de moi, Je lui accorde refuge. Rien de ce que Je souhaite faire ne Me fait autant hésiter que de prendre l’âme du croyant. Car celui-ci répugne à mourir, et Moi, Je répugne à lui faire du mal ! »

Rapporté par Al Bukhari, 6137

Je vous embrasse et je vous dis à très bientôt sur Al Adawiyya !

Mme la Présidente

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